Espace libre (suite)

Appel des Gensvironnes, la Terre est bleue comme une orange,

Un autre quartier Victor Hugo est possible !

Face à la demande des habitants de préserver l'espace vert qui s'étend du boulevard périphérique au boulevard Victor Hugo, au sud du RER C, la municipalité de Saint-Ouen a lancé une concertation au début de l'année 2002. Un an après, elle en tire des conclusions qui ne prennent pas en compte les aspirations de la population mais reprennent le projet municipal initial en le relookant.

Les documents que la ville diffuse ont beau être " verdis ", et donner l'impression d'un consensus, dans les faits il n'en n'est rien :

- pendant que cette "concertation" se déroule, la construction de bureaux (Eurosquare) continue alors que ceux déjà construits restent vides (Euroatrium) et que les habitants de Saint-Ouen demandent des logements et pas des bureaux ;

- la ville persiste dans sa volonté de construire un boulevard urbain du pont de Gennevilliers au boulevard Victor Hugo alors qu'il est clairement établi que cette 2x2 voies va aspirer 2 800 voitures supplémentaires à l'heure vers notre ville, sans régler à terme l'engorgement de la ville de Clichy ;

- la mairie prétend avoir doublé la superficie du parc, par rapport à sa conception intiale, en la faisant passer à 1,2 hectare. Mais de quelle conception initiale parle-telle ? Dès le début de la concertation, elle a avancé que la superficie du parc serait comprise entre 1 et 1,5 hectare.

Dans les faits, l'équipe municipale n'a fait aucune concession et continue à vouloir supprimer 64 % des 3,3 hectares d'espaces verts existants pour engloutir ce qui reste dans plus de 100 000 m2 (10 hectares) de nouvelles surfaces à construire.

En conséquence, nous appelons les habitants, associations, syndicats, partis politiques, soucieux de construire une ville au service du peuple et non des spéculateurs immobiliers et des bétonneurs à combattre pour:

- arrêter toutes nouvelles constructions sur l'espace vert menacé et transformer des milliers de mètres carrés de bureaux vides en logements accessibles à tous et en particulier aux mal-logés ;

- empêcher la construction du boulevard urbain, développer les liaisons douces (pistes cyclables, voies piétonnes...) et les transports en commun (bus, RER C, métros...) ;

- préserver les 3,3 hectares d'espaces verts et les aménager en un parc répondant aux demandes de la population.

 

La démocratie directe doit être le dépassement de la démocratie parlementaire.

Au sein de l'évolution à laquelle il nous est donné d'assister se profile, à travers les brumes de la plus grande confusion, le pont qui conduira de la démocratie parlementaire à une démocratie associative.

Comment les collectivités citoyennes réussissent-elles à traverser le maquis procédurier où s'enlise habituellement ce que le pouvoir n'a pu écraser par la force ? Comment ont-elles acquis un véritable droit de cité ? Il suffit maintenant de la détermination de quelques-uns pour forger une chaîne de solidarité capable d'opposer les droits de l'être humain aux oukases de la rentabilité. La soudaine volonté de dire "non" à la tyrannie de l'absurde a empêché ici et là une fermeture d'école, la destruction d'un paysage, l'implantation d'une usine polluante, le démembrement d'eantreprises utiles à la collectivité. Partout se propage l'insolent succès de démarches particulières obtenant, contre toute espérance, gain de cause dans la défense d'intérêts primordiaux.

Raoul VANEIGEM Pour une internationale du genre humain Le Cherche Midi 1999

 

"Sans la nature, nous mourrons"

Rosario Assunto, philosophe, militant du paysage

 

Un petit inventaire
Des projets du maire
Sur la friche près du périph'
On construit une sorte de Lego géant
Que les architectes pensent élégant
Leur modèle date de trente ans
De grands immeubles de bureaux
Des routes pour les autos
Des places bien délimitées surtout
Le même centre commercial que partout
Une sorte de petite Défense
Pour que tout le monde aille dans le même sens
Tout en gros cubes de béton
Cela ressemble à des prisons
Avec des murs couleur grisaille
Perçés de fenêtres qui ne s'ouvrent pas
Les espaces vides, ils n'en veulent pas
La friche confisquée entourée de murailles
Transformée en jardin bien clos
Où les gens se promènent comme des moutons
dans leur enclos
Que le soleil n'éclaire plus
Où la lumière vient des enseignes en néon
Un endroit où l'on bannit l'imagination
Et où la liberté n'existe plus.
Saphir

Comment est-ce qu'il était le jardin ? se disait-il, est-ce qu'il était grand ? Comment grand ? Comme le district, comme le canton ? RAMUZ

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